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La peau de chagrin
proză [ ]

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de [Honoré_de_Balzac ]

2010-05-23  | [Acest text ar trebui citit în francais]    |  Înscris în bibliotecă de Dolcu Emilia



V

Figurez-vous un petit vieillard sec et maigre, vêtu d’une robe en velours noir, serrée autour de ses reins par un gros cordon de soie. Sa tête était couverte d’une calotte en velours également noir, qui laissait passer, de chaque côté de la figure, les ondoyantes nappes d’une longue chevelure d’argent. La robe ensevelissant le corps comme dans un vaste linceul, et la coiffure étant appliquée sur le crâne de manière à encadrer le front, ne permettait de voir qu’une étroite figure blanche. Sans le bras décharné, qui ressemblait à un bâton sur lequel on aurait posé une étoffe, et que le vieillard tenait en l’air pour faire porter sur le jeune homme toute la clarté de la lampe, ce visage aurait paru suspendu dans les airs… Une barbe blanche et taillée en pointe cachait le menton de cet être bizarre, et lui donnait l’apparence de ces têtes judaïques qui servent de type aux artistes quand ils veulent représenter Moïse.
Les lèvres de cet homme étaient si pâles et si minces qu’il fallait une attention particulière pour deviner la ligne droite tracée par sa bouche dans ce pâle visage. Son large front ridé, ses joues blêmes et creuses, la riguer implacable de ses petits yeux verts, dénués de cils et de sourcils, pouvaient faire croire à l’inconnu que le peseur d’or de Gérard-Dow était sorti de son cadre… Une finesse incroyable, trahie par les sinuosités de ses rides, par les plis circulaires dessinés sur ses tempes, accusait une science profonde des choses de la vie.
Il était impossible de tromper cet homme qui semblait avoir le don de surprendre les pensées au fond des cœurs les plus discrets. Les mœurs de toutes les nations du globe et leurs sagesses, se résumaient sur sa face froide, comme les productions du monde entier se trouvaient accumulées dans ses magasins poudreux. Vous y lisiez une incroyable conscience de force et la tranquillité lucide qui a tout vu. Un peintre aurait avec deux expressions différentes et en deux coups de pinceau , fait de cette figure, soit une belle image du Père Ėternel, soit le masque ricaneur de Méphistophélès ; car il y avait tout ensemble une suprême puissance dans le front et de sinistres railleries sur la bouche aussi mordante que celle de Voltaire.
En broyant les chagrins et les peines humaines sous un pouvoir immense, cet homme devait avoir tué les joies terrestres. L’on frémissait en pressentant que ce vieux génie habitait une sphère étrangère au monde et où il vivait seul , sans jouissances, parce qu’il n’avait plus d’illusions ; sans douleurs, parce qu’il ne connaissait plus de plaisirs.
Il se tenait debout, immobile, inébranlable comme une étoile au milieu d’un nuage de lumière… Ses yeux verts, pleins de je ne sais quelle malice calme, semblaient éclairer le monde moral comme sa lampe illuminait le cabinet mystérieux.
Tel fut le spectacle étrange qui surprit le jeune homme au moment où il ouvrit les yeux, après avoir été bercé par des pensées de mort et de fantastiques images.
S’il demeura encore étourdi, s’il se laissa momentanément dominer par une croyance digne d’enfants qui écoutent les contes de leur nourrice, il faut attribuer cette erreur au voile étendu sur sa vie et son entendement par ses méditations, à l’agacement de ses nerfs irrités, au drame violent dont les scènes venaient de lui prodiguer les atroces délices contenues dans un morceau d’opium…
Cette vision avait lieu dans Paris, sur le quai Voltaire, au dix-neuvième siècle, temps et lieux où la magie devait être impossible…
Vision de la maison où le dieu de l’incrédulité française avait expiré, disciple de Gay-Lussac et D’Arago, contempteur de tours de gobelets, l’inconnu ne pouvait guère obéir qu’aux fascinations poétiques dont il avait accepté les prestiges et auxquelles nous nous prêtons souvent comme pour fuir de désepérantes vérités, comme pour tenter la puissance de Dieu…
Il trembla donc devant cette lumière et ce viellard, agité par l’inexplicable pressentiment de quelque pouvoir étrange ; mais cette émotion précordiale était semblable à celle que nous avons tous éprouvée devant Napoléon, ou en présence de quelque grand homme revêtu de gloire, brillant de génie.

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