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La peau de chagrin
proză [ ]

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de [Honoré_de_Balzac ]

2010-03-03  | [Acest text ar trebui citit în francais]    |  Înscris în bibliotecă de Dolcu Emilia



I


Vers la fin du mois d’octobre dernier, quelque temps après l’heure à laquelle s’ouvrent les maisons de jeu, conformément à la loi qui protège, à Paris, une passion essentiellement budgétifiante, un jeune homme vint au Palais-Royal ; et sans trop hésiter, monta l’escalier du tripot établi au numéro 39.
- Monsieur !... votre chapeau, s’il vous plaît… lui cria d’une voix sèche et grondeuse, un petit vieillard blême, accroupi dans l’ombre, protégé par une barricade, et qui, se levant soudain, fit voir une figure moulée d’après un type ignoble.
Quand vous entrez dans une maison de jeu, la loi commence par vous dépouiller de votre chapeau.
Est-ce une parabole évangélique et providentielle ?...
Veut-on par hasard, vous faciliter le plaisir de vous arracher les cheveux, dans les moments de perte ?...
N’est-ce pas plutôt une manière de signer un contrat infernal avec vous, en exigeant je ne sais quel gage ?...
Serait-ce pour vous obliger à garder un maintien respectueux devant ceux qui gagneront votre argent ?
Est-ce curiosite de la police, qui, fouillant tous les égoûts sociaux, est intéressée à savoir le nom de votre chapelier, ou le vôtre ; si vous l’avez inscrit sur la coiffe ?
Est-ce enfin, pour prendre la mesure de votre crâne et dresser une statistique instructive sur la capacité cérébrale des joueurs ?...
Il y a sur ce point, silence complet chez l’administration.
Seulement, à peine avez-vous fait un pas vers le tapis, que déjà votre chapeau ne vous appartient pas plus que vous ne vous appartenez à vous-même. Vous êtes au jeu, vous, votre fortune, votre coiffe, votre canne et votre manteau.
A votre sortie, le Jeu, par une atroce épigramme en action, vous démontrera qu’il vous laisse encore quelque chose en vous rendant votre bagage… Mais, si, par malheur, vous venez avec une coiffure neuve, vous apprendrez, à vos dépens, qu’il faut avoir un costume de joueur, et surtout ne pas être sujet aux rhumes de cerveau.
L’étonnement, manifesté par l’étranger quand il reçut une fiche numérotée en échange de son chapeau dont heureusement les bords étaient légèrement encroûtés, indiquait assez une âme encore innocente.
Le petit vieillard, ayant sans doute croupi dès son jeune âge dans les atroces plaisirs de la vie des joueurs, lui jeta un coup d’œil terne et sans chaleur, mais dans lequel le philosophe aurait lu les misères de l’hôpital, les vagabondages des gens dépouillés, les procès verbaux d’une foule d’asphixies, les travaux forcés à perpétuité, les expatritions au Guazalco…
Cet homme avait une longue face de carême dont les fibres ne s’entretenaient plus guère que par la soupe gélatineuse de M. Arcet. Il présentait une vivante image de la passion réduite à son terme le plus simple. Dans ses rides, il y avait trace de vieilles tortures. Il devait jouer ses maigres appointements, le jour même où il les recevait. Enfin, comme une rosse sur laquelle les coups de fouet n’ont plus de prise, il ne tressaillait plus aux sourd gémissements, aux muettes imprécations, aux regards hébétés des joueurs, quand ils sortaient ruinés. C’était le Jeu incarné.
Si le jeune homme avait contemplé ce triste cerbère, peut-être se serait-il dit :
- Il n’y a plus qu’un jeu de cartes dans ce cœur-là…
Mais l’inconnu n’écouta pas cet avis en chair et en os, placé là sans doute par la providence, comme elle a mis le dégoût à la porte de tous les lieux mauvais… Non. Il entra résolument dans la salle d’où l’or faisait une prestigieuse musique… Ce jeune homme était probablement poussé là par la plus logique de toutes les éloquentes phrases de J. J. Rousseau, et dont voici, je crois, la triste pensée : - Oui, je concois qu’un homme aille au Jeu ; mais c’est lorsque entre lui et la mort il ne voit plus que son dernier écu…

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